Pratiques de recherche dirigée
Jeudi 11 décembre 2025 de 15h30 à 17h30 - Salle FAS-140Z
Dans le cadre du cours Recherche dirigée, plusieurs groupes d'étudiant·e·s de l’Université Laval viendront présenter leur projet de recherche. Ce sera une belle occasion de découvrir la richesse des travaux en psychologie de plusieurs équipes de l'Université Laval. Les présentations porteront sur des recherches allant de l’interaction humain-IA sous stress, aux biais de genre dans la perception de la douleur, au TSPT et de la dépression en contexte de conflit, et aux impacts du sexe, de l'âge et de l'éducation sur la mémoire.
Vous êtes libre de participer aux présentations qui vous intéressent, sans obligation d’assister à toutes.
15h30 : Évaluation de l’effet du stress sur l’interaction entre l’humain et l’intelligence artificielle lors de décisions complexes (Marc-Antoine Berrier, Samuel Gosselin, Emmanuel Volant)
Supervision : Alexandre Marois
Résumé : Dans les environnements à haut risque où la charge mentale est élevée, le stress diminue la performance humaine. Dans ces conditions, l’intelligence artificielle (IA) est utilisée pour soutenir les travailleurs. Dans cette nouvelle ère d’interaction humain-machine (IHM), les concepts de confiance et de sentiment d’agentivité (SoA) sont bien documentés. Toutefois, le lien entre le stress et la performance de l’IHM demeure peu exploré dans la littérature. Cette étude vise à examiner l’impact du stress sur la performance lors d’une tâche de prise de décision avec l’IA, en explorant les rôles de la confiance et du SoA. Pour ce faire, 70 personnes participantes adultes de la communauté universitaire sont réparties aléatoirement dans une condition de stress induit ou contrôle. Tous accomplissent une tâche de patrouille sous-marine (TPSM) assistée d’une IA (Cognitive Shadow) selon deux modes d’automatisation : recommandation et shadowing. Les mesures incluent la performance, la confiance envers l’IA, le SoA, la charge mentale et le stress perçu. Il est attendu que le stress diminue la performance, le SoA et modifie la confiance envers l’IA. Une interaction est prévue entre le niveau de stress et le mode d’automatisation, sous niveau de stress induit, la confiance devrait être plus élevée en mode recommandation qu’en mode shadowing. Cette étude contribuera à mieux comprendre l’influence du stress sur les processus cognitifs et relationnels dans l’IHM, un enjeu crucial pour les milieux à haut risque où la collaboration avec l’IA est essentielle.
16h : Biais de genre dans la représentation implicite de la douleur mesurée à l'aide d'expressions faciales générées par algorithme génétique (Jade Bernier, Maxime Mazari, Alexia Michaud)
Supervision : Philip Jackson
Résumé : Les expressions faciales jouent un rôle essentiel dans la communication sociale, puisqu’elles permettent de transmettre des informations sur l’état émotionnel d’une personne. Parmi les différentes expressions émotionnelles, celles associées à la douleur font l’objet de variations dans la manière dont elles sont perçues. Plusieurs études montrent que la lecture des expressions de douleur varie selon le genre de la personne qui les manifeste. Les stéréotypes mènent à considérer les femmes comme plus sensibles, expressives et susceptibles d’exagérer leur douleur, tandis que les hommes sont perçus comme stoïques et peu enclins à l’exprimer. En contexte clinique, ces représentations contribuent à des biais : la douleur exprimée par des femmes est souvent sous-estimée ou jugée moins crédible, alors que celle des hommes est interprétée comme plus authentique et intense. La présente étude vise à comparer l'intensité de la représentation de la douleur modélisée implicitement sur des visages masculins et des visages féminins. 70 adultes en santé participeront à une tâche de modélisation d’expressions faciales basée sur un algorithme génétique. Les personnes participantes feront évoluer des personnages virtuels (4 hommes et 4 femmes) en sélectionnant, à chaque étape, les trois expressions (parmi un ensemble de dix) qui leur semblent plus représentatives de l’expression de douleur. Il est attendu que les expressions faciales de douleur seront modélisées avec une intensité plus élevée sur les visages perçus comme féminins que sur les visages perçus comme masculins. Les résultats permettront de mieux comprendre comment les stéréotypes genrés influencent la construction et la perception de la douleur.
16h30 : Marqueurs vocaux du TSPT et dépression en Afrique (Léanne Cloutier, Justine Turcotte, Malory Talbot)
Supervision : Isabelle Blanchette
Résumé : Les populations civiles exposées aux conflits armés présentent des taux particulièrement élevés de trouble de stress post-traumatique (TSPT) et de dépression. Dans ce contexte, leur exposition aux événements potentiellement traumatiques (EPT) est nettement plus élevée que chez les populations non exposées. Pourtant, les systèmes de santé dans ces régions disposent de peu d’outils réellement adaptés pour assurer leur dépistage. Notre étude a pour objectif d’examiner la possibilité d’utiliser des marqueurs vocaux comme indicateurs du TSPT et de la dépression dans des populations vivant en zones touchées par la guerre. Un échantillon de 3 536 adultes âgés de 18 à 65 ans a été recruté au Rwanda et en République démocratique du Congo, deux pays affligés par des violences intergroupes et conflits armés. Les participants ont complété le Posttraumatic Stress Disorder Checklist for DSM-5 (PCL-5), qui évalue les symptômes de TSPT et le Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9). Ils ont également réalisé trois enregistrements vocaux d’une minute chacun, portant sur des sujets neutres préalablement déterminés. Les fichiers audios ont été analysés à l’aide d’openSMILE afin d’extraire 980 caractéristiques acoustiques. Ces derniers seront analysés au moyen du modèle d'apprentissage automatique Random Forest afin d’évaluer la capacité à identifier des marqueurs discriminants et à prédire la présence de symptômes de TSPT et de dépression. L’identification de marqueurs vocaux liés à une exposition prolongée à la violence armée pourrait aider à développer des outils de dépistage plus accessibles.
17h : Effets de l’âge, de l’éducation et du sexe sur la mémoire en téléneuropsychologie (Moïra Coulombe, Angélika Grenier, Anne-Sophie Boudreault)
Supervision : Simon Beaulieu-Bonneau
Résumé : Cette étude s’intéresse aux effets de l’âge, de l’éducation et du sexe sur les résultats de tests en téléneuropsychologie. 100 participants âgés entre 30 et 79 ans et en bonne santé cognitive se font administrer une batterie de 10 tests évaluant la fluence verbale, la mémoire sémantique, la mémoire épisodique, le fonctionnement exécutif, le langage et la cognition sociale. La passation se fait par vidéoconférence et est d’une durée d’environ 190 minutes. Les analyses portent sur 3 tests: le test d’apprentissage auditif verbal de Rey (RAVLT), qui évalue la mémoire épisodique verbale, le test d’appariement sémantique de la batterie d’évaluation cognitive du langage (BECLA), qui évalue la mémoire sémantique, et la séquence de chiffres de l’échelle clinique de mémoire de Wechsler (WMS-R), qui évalue la mémoire de travail verbale. Nos hypothèses stipulent que les résultats devraient être similaires à ceux de la littérature. Il est anticipé que le niveau d’éducation soit associé à une hausse des résultats de la BECLA et de la séquence de chiffres, mais aucune association n’est attendue pour les résultats du RAVLT. Il est attendu que les femmes obtiennent, en moyenne, de meilleurs résultats au RAVLT que les hommes, mais aucune différence significative entre les 2 sexes n’est attendue pour la BECLA et la séquence de chiffres. Il est attendu que l’âge soit associé au déclin des résultats des trois tests. Les professionnels pourront utiliser les résultats de cette étude dans l’interprétation des scores de leurs patients lors de l’administration de tests par vidéoconférence.